Sous l’initiative du RESID et le soutien de l’Open Society Initiative (OSI), Le Cameroun a participé pour la première fois à la 31ème édition du championnat universitaire mondial de débat tenu du 27 décembre 2010 au 04 janvier 2010 à Gaborone (capital du Botswana, Afrique australe).
L’Université de Botswana, au cœur de Gaborone, a fait de ce rendez-vous culturel, et intellectuel mondial un vif succès ne souffrant d’aucune comparaison. Sous la houlette du botswanais Justice Mothalbani, juge de renommée internationale, Covener and Chair du tournoi, près de 1300 débatteurs de part le monde ont répondu présents accompagnés de juges, coachs et d’observateurs. Soit 352 équipes, 171 institutions universitaires, 61 pays.
Logés à la prestigieuse université de Gaborone, les participants après la cérémonie d’ouverture du tournoi avec le ministre de l’éducation du Botswana, les débatteurs se sont affrontés en 9 rounds autour de 9 thèmes bien précis ayant trait à l’actualité mondiale et aux problèmes de sociétés.
Les débatteurs indomptables du Cameroun, encadrés par Jules Ferry Fiatam (coordonateur national du programme de débat au Cameroun et juge pour la circonstance), repartis en deux équipes (CAMEROON A et CAMEROON B), tous de l’université de Dschang-vainqueur du tournoi national universitaire 2010 à Buea, vont se battre jusqu’à la dernière goutte d’énergie malgré l’absence d’un de ses débatteurs (BETGA Ordy).
Le Cameroon A (Yankam Maxime et Binyou Marius Yannick) sort du championnat presque par la dernière porte. Au classement collectif, il figure 313ème avec 4 points (1138 en individuel) sur les 9 rounds des éliminatoires, 3 rangs au dessus du bon dernier, SPLIT A. Le CAMEROON B ( Nguena Charles Beautrel et TCHALEFO MPHUTHI) vole 27 rangs plus haut. Il occupe la 286ème position avec 9 points (1259 en individuel). Tant il est vrai qu’aucune équipe africaine (Rwanda, Uganda, Nigeria, Zimbabwe, Botswana, Cameroun, Afrique du Sud) n’a dépassé les éliminatoires, tant il est étonnant que la prestigieuse université de Monash (Victoria, Australie) a passé au peigne fin les universités de Cambridge, Oxford, Sydney...
Victor Finkel de Monash A (767 points) a été sacré best speaker suivi de Tim Money (761 points, Sydney A) et de Fiona Prowse (764 points, Monash A). Au de la prestation des Camerounais, au classement individuel, Binyou-Bi-Homb Marius Yannick (Cameroon A) occupe la 444ème position avec 659 points sur les 644 meilleurs classés, Yankam Maxime Cameroon A (620ème avec 574 points) et Nuena Beautrel (621ème avec 564 points).
Au départ, Le Cameroon A était constitué de Marius Yannick Binyou-Bi-Homb, étudiant de Master II en littérature et culture africaine à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) de l’Université de Dschang, de BETGA Ordy, étudiante de Licence à la Faculté des Sciences juridiques et politiques(FSJP). Le CAMEROON B quant à lui est 100% juriste : NGUENA Charles Beautrel et Maxime YANKAM, tous étudiants en Master II à la FSJP. Avec l’absence de BETGA Ordy, dans un souci d’équilibre des forces entre les deux équipes sœurs, il a été communément décidé que Binyou et Yankam constituent une équipe (CAMEROON A) Nguena quant à lui a défendu les couleurs de la nation avec à son épaule les débatteurs indépendants (C’est le cas du Sud africain TCHALEFO MPHUTHI de Wits University). Parce que, le British Parliamentary Format, modèle de débat utilisé lors de la compétition, exige deux personnes par équipe.
Au final, une série de frustration face aux équipes européennes, asiatiques, australiennes et américaines qui étaient mieux préparées et formées au débat en tant que jeu et sport intellectuel. C’est la preuve que le débat chez eux, est soutenu par des institutions implantées et indépendantes. Tant il est vrai que le débat-jeu prend son envol dans les universités américaines depuis les années 1850, tant il est surprenant qu’au Cameroun comme dans moult pays africain présents au tournoi mondial, le débat-Jeu est encore embryonnaire. Au Cameroun par exemple, ce n’est que l’an dernier que le projet a pris corps malgré la mollesse du soutien et du sponsorship interne, comparé aux pays comme le Nigeria, le Rwanda ou l’Ouganda où le débat éducatif en tant que sport et jeu gagne en popularité.
Les débatteurs indomptables du Cameroun, domptés, rentrent néanmoins au bercail aguerris, avec l’idée de renforcer les championnats locaux, de prêcher le débat même jusqu’au primaire comme ça se fait dans ces pays-champions, unique gage qu’un jour le Cameroun pourra figurer au pic de ce rendez-vous mondial. Pour ce faire, il faut un véritable investissement des institutions scolaires du Cameroun, la création et l’agrégation des clubs débats dans toutes les écoles du Cameroun, et le coup de pousse de la volonté politique pour soutenir les championnats locaux. Si ces paramètres sont observés, l’an prochain l’équipe camerounaise pourra faire la différence au championnat mondial prévu aux Philippines.
Marius Yannick Binyou-Bi-Homb
Université De Dschang-Cameroun
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