Lancement du Débat Educatif au Cameroun

QUAND L’ECOLE SUBIT UN COUP DE REVEIL !


L’université de Dschang a accueilli le 09 août dernier le séminaire de lancement du débat éducatif au Cameroun sous l’initiative du Réseau d’Education et de Soutien aux Initiatives de Développement (RESID). Venus d’horizons diverses : l’Ecole normale supérieur de Yaoundé (ENS), les universités de Dschang, Yaoundé I et Douala, plus d’une quinzaine d’étudiants se sont réuni autour du coordonateur du programme Jules Ferry Fiatam. Ce, à fin de jeter les bases de la création des clubs « Débat et Leadership » dans les institutions scolaires du Cameroun. La mission principale de ce programme éducatif est d’offrir aux jeunes la possibilité d’acquérir connaissances et méthodes nécessaires pour développer leur personnalité, faciliter leur insertion sociale, inspirer et éduquer leur communauté.

Pourquoi une telle initiative ?
La pratique du débat éducatif et de l’art oratoire, nouveauté dans le milieu éducatif camerounais et francophone d’Afrique, est assez répandue dans les pays anglo-saxons et fait partie du programme scolaire dans certains pays occidentaux. Les mots « débat » et « leadership » qui ne sont pas nouveaux dans le vocabulaire de l’étudiant camerounais restent cependant une donnée neuve pour ce qui est de l’univers des clubs. Raison pour laquelle M. Fiatam a explicité ces deux termes tout en dévoilant aux participants la raison profonde de la création d’une telle entité au sein de l’institution scolaire camerounaise. Il (le club) permettra assurément à l’étudiant de développer l’art de la communication orale, d’aiguiser son esprit de recherche, de synthèse, d’analyse critique et lui donnera surtout d’améliorer l’esprit du travail en équipe. La mainmise sur ces corollaires du club aboutira au développement des compétences de base du leadership qui consistent à influencer et inspirer l’entourage au moyen de la maitrise de l’art de la rhétorique.

Enjeux et fonctionnement du programme

Le programme vise à développer chez les jeunes les qualités précieuses dont le monde actuel a le plus besoin. Il contribuera, a expliqué M. Fiatam, à identifier et développer de grands hommes publics, leaders d’opinions, juristes et hommes de media, et fournira aux entreprises d’excellents marketistes, négociateurs et communicateurs, pour ne citer que ceux-là. La jeunesse camerounaise sera appelée à débattre sur les questions d’actualité qu’engendrent son quotidien, à se mettre a l’école du débat structuré et à débattre dans l’esprit de compétitivité : tel sont les enjeux majeurs du programme qui constituera après le sport la plus grande plateforme de rencontre et d’échange des jeunes au Cameroun et au-delà des frontières.

Pour ce qui est du mécanisme de fonctionnement, chaque université doit former en son sein un ou plusieurs clubs débat et les engager dans des tournois suivant un calendrier élaboré en début de chaque année académique. Au sein des clubs, les techniques d’argumentation, de persuasion, présentation, débat et expression orale seront pratiquées. Les clubs seront soutenus par le RESID qui apportera les appuis techniques nécessaires à leur fonctionnement, formera et développera les coachs et les juges, préparera les tournois nationaux et enfin présentera les équipes camerounaises aux diverses compétitions internationales.

La jeunesse camerounaise toujours chantée ‘’fer de lance de la nation’’, reçoit ainsi, via ce projet, l’arme dont elle a besoin afin de se mouvoir, s’épanouir, s’affirmer et estampiller les couleurs nationales sur l’échelle des valeurs mondiales. Mieux, ce projet aura l’avantage, comme le sport actuellement, de réunir la jeunesse, favoriser leur mobilité à l’intérieur du pays, dans la sous région et au-delà. Il apportera un véritable punch au système éducatif Camerounais.

Binyou-Bi Homb Marius Yannick
Université de Dschang
Email : bibihmy@yahoo.fr