Cette nouvelle arrive comme
un coup de grâce qui vient essuyer l’éche du Cameroun à la première tentative l'an dernier à postuler pour accueillir cette gigantesque forme de promotion du débat, nouvel
outil pédagogique mais également instrument de paix, de démocratie et de
développement durable.
L’an dernier lors du PAUDC 2011
au Zimbabwé, par l’entremise de l’instance dirigeante de la Cameroon
Debate Association, le Cameroun a postulé à l’accueil de cette compétition pour
le compte de l’année 2013. Le Nigeria, bien que moins préparé mais plus
représentatif à Bulawayo évinça le pays des lions indomptables. L’une des
raisons fondamentales de cette défaite résidait en ce que le Cameroun fut à sa
première participation. Or, selon les règles du PAUDC, aucune nation ne peut
prétendre à l’accueil du PAUDC si elle n’est pas au moins à sa deuxième
participation.
Les élections liées
à l’organisation du PAUDC suivent un système rotatif de deux ans et seules les
instances nationales de régulation de débat de chaque pays ont droit de vote. à l'Assemblée Générale du PAUDC en Decembre dernier, la candidature Camerounaise a été voté à l’unanimité prêt par toutes les délégations nationales représentées à Pretoria et . Ceci, grâce au travail de communication abattu en
amont et le soutien que reçut la Cameroon Debate Association des associations
de débat africaines des pays comme le Ghana, le Nigeria, la Tanzanie, le
Botswana, la Namibie, le Togo et le Libéria. Sans aucun doute, les multiples innovations
proposés et les sérieux préparatifs transparus dans le « bidding »
document constitué d’une quinzaine de pages, présenté avec bravoure par la
délégation de l’Université de Buea
n’ont fait que confirmer les efforts fournis par la jeunesse
camerounaise depuis 2009 pour la promotion du débat au Cameroun.
De sérieux efforts récompensés
Rien qu’à sa première
participation au PAUDC 2011 à Bulawayo, le Cameroun a pu décrocher une médaille
d’argent en Public Speaking. Exploit que n’a jamais réalisé un pays d’Afrique
du « nord » depuis la naissance de ce tournoi dans l’Afrique australe
; allant tour à tour du Botswana (2008,2009), à la Namibie (2010), au Zimbabwé
(2011) puis à l’Afrique du Sud (2012). L’exception viendra donc avec les PAUDC
2013 et 2014 respectivement à l’Université de Calabar (Nigeria) et à
l’université de Buea (Cameroun).
;Mais avant le PAUDC 2011, le
Cameroun s’est distingué en 2010 au WUDC
(World Universities Debating Championship) au Botswana en tant que
première nation d’Afrique Francophone, avec le Rwanda autrefois, à s’intéresser
à pareil projet. Le passage fut bref mais significatif. A l’interne, avec l’impulsion du RESID
et de la Cameroon Debate Association (CDA), les clubs de débat ont vu le jour
au Cameroun à la vitesse de l’éclair tant au tertiaire qu’au secondaire. D’où
la création et l’agrément du premier Club Débat Leadership à l’Université
de Dschang en 2009, leader national en débat structuré : vainqueur du
CANUDC 2010 (Cameroonian National Universities Debating Championship) à Buea,
finaliste au CANUDC 2011 à Dschang, médaillé d’argent au PAUDC 2011 à Bulawayo,
première université bilingue à participer au mondial 2010 à Gaborone et
sélectionnée pour le mondial 2012 à Berlin, unique institution nationale qui
organise tous les ans un championnat local inter-facultés de débat….
D’autres pôles de
promotion du débat comme l’Université de Buea et ses multiples prix engrangés
lors des tournois nationaux (CANUDC 2010 & 2011), sa participation
exceptionnelle au PAUDC 2011 et 2012, l’Université catholique du Cameroun
(CATUC – Bamenda), son vibrant Debate & Speech Club et son fameux
tournoi formateur Cameroon Debate Academy, l’université de Douala et son Club
Débat & Leadership hautement célèbre… attestent de ce que d’ici 2015 le
Cameroun sera incontestablement une nation de débat respectable et respectée de
part le monde. La preuve en est que plusieurs pays d’Afrique Francophone tels
que le Togo (Togo Debate Association), le Benin (Benin Debate Association), le
Burkina et tout récemment le Mali et le Congo Kinshasa suivent son exemple et
sollicitent son expertise.
La Cameroon Debate
Association avec le concours des structures parraines comme le RESID, le Wolrd
Debate Institute, l’International Debate Education Association (IDEA) et la
Open Society Foundation, a initié
cette année les établissements secondaires du Cameroun (élèves, enseignants et
membres administratifs) aux théories du débat structuré pour une organisation
prochaine de la CANASDEC (Cameroonian National Schools Debating Championship)
et au WSDC (World school Debating Championship). Avec le soutien inconditionnel
de Lilia Kilburn, étudiante au Amherst College dans l’état du Massachussetts et
experte en débat structuré, le World School Debate Format a été enseigné dans
quatre régions du Cameroun à traves des séminaires tenus sur une durée de trois
mois pour les lycées et collèges
des viles ci-après : Dschang, Bafoussam, Buea, Douala, Yaoundé, Bamenda. Tous
ces chantiers ont valu au Cameroun en cette année la réputation de nation la
mieux organisée sur le plan du débat éducatif et scolaire après l’Afrique du
sud. Malgré ses réalisations, de nombreux travaux doivent être acheminés.
Défis et Horizons du PAUDC
2014
Moult
initiatives doivent être entreprises
quant à l’accueil du PAUDC 2014 et la promotion du débat au Cameroun et dans la
sous-région.
Il faudra former avant 2014
près de 40 juges agrées à la fois par la Cameroon Debate Association et une
instance internationale de débat telle que le World Debate Institute ou IDEA.
De ces juges locaux nouvellement formés pour arbitrer le PAUDC 2014, un DCA (Deputy
Chief Adjudicator) devra être sélectionné afin de rejoindre Justice Mothalbani
(Chief Adjudicator, Botswana), Paul Gross (DCA 1, Cornell Debate Union, USA) et
Lilia Kilburn (DCA 2, Armhest College, USA) dans l’adjudication team du PAUDC
2014. Plusieurs académies de débat doivent donc se tenir au sein des universités
camerounaises avant 2014. Une académie de débat devra être organisée pour tous
les participants au PAUDC 2014 à la veille du démarrage véritable du tournoi.
Et à cette préoccupation, le Pr. Alfred Snider de l’université de Vermont,
directeur du World Debate Institute, a accepté d’apporter bénévolement son
aide. Des mesures devront donc être prises pour les frais de transport et
d’hébergement de son équipe.
Tous les pays
d’Afrique doivent être représentés à ce tournoi avec emphase sur les pays du
Maghreb et de l’Afrique Francophone en général qui devront officiellement
recevoir des lettres d’invitation via fax ou poste. Des facilités ou exemptions de frais de visa, de bourses de participation devront être
offertes aux débatteurs et juges les moins nantis provenant de jeunes nations
africaines de débat. L’équipe adjugeante en chef devra être prise en charge
avec quelques heureux juges volontaires sélectionnés de part le monde…
Aussi, l’université
hôte devra faire preuve de parfaite maîtrise des questions d’accommodation pour
l’accueil d’universitaires d’Afrique dont le cap est fixé à 1000 participants,
débatteurs, juges, observateurs et volontaires. Le système de logement prévu est
le « one single room » : à chaque participant sa chambre ;
même s’il peut partager les mêmes toilettes avec un autre. Le recours aux
hôtels de la ville de Buea est inéluctable.
La compétition devra être une
occasion de faire valoir le potentiel culturel et touristique du Cameroun. C’est également à ce niveau que
survient le rôle de l’armée des volontaires sollicités pour le tournoi. Les
« socials » et les excursions
devront être ciblées avec le concours des ministères de la culture et du
tourisme. Un appel à la composition et récompense de l’hymne du PAUDC 2014 devra être lancé.
Par ailleurs, un
partenariat efficace s’avère opportun avec les entreprises prêtes à soutenir ce
projet afin de récompenser les meilleurs juges et débatteurs via des trophées symboliques,
cash prizes et des bourses pour le championnat mondial 2014. Les meilleurs volontaires, qu’ils
soient du Cameroun ou d’ailleurs, devront également être récompensés. Les
exigences requises pour
l’organisation de ce tournoi sont si immenses que seul l’Université de Buea et
la Cameroon Debate Association (CDA) ne peuvent l’affronter sans le soutien du
gouvernement camerounais et des supra-structures telles que l’Union Africaine ou le Commonwealth of Nations. Car le format de débat utilisé est le British
Parliamentary Debate Format. Le ministère des relations Extérieures, le
Ministère de l’Enseignement Supérieur, le Ministère de la jeunesse… qui ont été
saisis depuis août 2012 quant aux projets de la CDA sont également sollicités
pour l’édification d’une jeunesse émergente d’ici 2035.
Dans cette tâche
d’hercule, les médias caractérisent l’instance qui aura le premier et le
dernier mot à souffler pour la médiatisation de ce championnat Pan-Africain de
débat en anglais, encore qu’il débouchera sur l’émergence du Championnat Pan-Africain
de débat Francophone en pleine ébullition. D’où l’association de la Francophonie et des médias
francophones du continent à ce projet. C’est également l’occasion de renforcer
l’organisation et la popularisation de s championnats nationaux universitaires
et secondaires de débat, le CANUDC et le CANASDEC 2013 prévus respectivement à
l’université de Douala et au Government Technical High School of Bamenda.
Championnats qui nécessitent l’entière mise en disponibilité des ministères des
Enseignements supérieures et secondaires si le Cameroun veut conserver sa
position de leader incontestable et incontesté de débat éducatif et scolaire dans l’Afrique Francophone,
faire le coude à coude avec les géants tels que le Canada ou la France et se
frayer une « leadership position » dans le monde du débat.
Marius Yannick Binyou-Bi-Homb
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